« ♫♪♫ ….. try to remember, when life was so tender …. ♫♪♫
Les cafés Carte Grise et Adadjo, parfum pour homme, vous présentent votre série du week-end »
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« Précédemment dans « Lost, les disparus » : nous avions laissé nos amis avec Andy, le gigolo »
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On retrouve donc en cette fin de matinée Schweini à son hôtel, flanquée d’une américaine qu’il avait croisée quelques semaines plus tôt et retrouvée ici, la hollandaise commençant visiblement à en avoir marre de nos aventures (et de l’humour de Riton, probablement).
On part donc à 4 pour le tour de l’ile en scooter. On s’arrête tout d’abord aux Stone Chairs ou de mystérieux conciliabules Bataks se sont tenus il y a fort longtemps.
Les Bataks étaient un peuple animiste assez sauvage, les hollandais réussissant à les convertir au protestantisme lors de leur passage à Sumatra.
« C’est sympath, le style arche de Noé des maisons Bataks : je passerai bien une nuit dedans », s’écria Riton. « On verra, on verra … ». Tout en bois, ce sont les courants d’air qui doivent être sympath, oui …..
On continue sur l’unique route de l’ile, qui longe bien évidemment la cote, et on s’arrête au gré de nos envies, histoire d’admirer le panorama. Les paysage sont superbes et nous rappellent des fois un peu les Alpes.
L’air est frais ….. mais on est quand même en maillot de bain, t-shirt et tongues : faut pas décorner non-plus, les Alpes sont plus fraiches en cette saison (n’est-ce pas ? J).
Apres un léger déjeuner à Pangururan, bras de terre qui rejoint le continent au nord-ouest de l’ile, nous attaquons l’ascension vers le lac Sidihoni, plus au centre de l’ile. Un autre panorama s’offre à nos yeux.
La route est en plein chantier et les pierres saillantes trainent un peu partout : il nous faut slalomer et je me coupe le bout du gros orteil gauche en posant le pied à terre afin d’éviter une chute (ba oui, la tongue n’a pas grand chose à voir avec une chaussure de sécurité).
On arrive enfin à destination et le lac n’est pas si grand que ca ……. L. « Tout ca pour ca … ! On m’y reprendra plus, moi j’vous l’dis … » pleurnicha Riton après presqu’une heure de route pénible aussi bien pour nous que pour notre scooter (pas vraiment fait pour le 4X4). Le sang sur mon pied a séché mais avec la boue et la poussière, c’est pas joli-joli.
Le bout de carte sommaire que nous avait refilé l’hôtel indique un chemin en pointillé pour rejoindre la cote Est de l’ile et Tuk-Tuk depuis le centre. On s’attend au pire mais vu qu’il est déjà presque 17 heures, on n’a pas vraiment envie de se faire les derniers des 45 km retour en pleine nuit => nous continuons donc tout droit et empruntons la piste qui s’enfonce dans la forêt, sombre …. inquiétante …..
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« ♫♪♫ aaaaah ……. dou-dou-douddou-doudou (croc) ♫♪♫ »
- « La Vuvuzela Cup, moi j’adore : j’espère que pour l’Euro 2012, les grilles de pronostics seront bientôt disponibles. »
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Vous regardez : « Lost, les disparus »
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La piste est de plus en plus dure et ne laisse aucune seconde de répit : totalement défoncée, les pierres apparentes s’enchainent avec les grosses gouilles d’eau pleines des dernières pluies. On pose le pied à terre moult fois pour rester debout, Schweini y va comme un bourrin et l’américaine saute de plus en plus haut sur le porte bagage. Roby a les fesses en feu et me demande de conduire un peu ….. Une petite pause ou tout le monde rigole encore : « ca pourrait être pire, on pourrait avoir la pluie J ». La forêt n’offre toutefois pas le meilleur panorama pour se repérer et ca fait longtemps que nous n’avons plus croisé quelque local en chemin ……
Dans une ½ heure, il fera nuit noire et on souhaite vraiment rejoindre la « vraie » route. Nos scooters des villes en prennent pour leur grade en claquant ca et là contre des pierres ou des trous, les ronces nous écorchent les mollets à chaque fois qu’on vient les caresser de trop près. Nos tongues (et accessoirement nos pieds) sont pleines de boue à force de rester scotchées au sol glissant qui se dérobe sous nos roues.
Les jauges d’essence crient famine au moment ou nous allumons nos phares. Il n’y a aucun panneau indicateur et à chaque intersection, c’est le dilemme : gauche ou droite ? Nous arrivons à identifier que nous sommes maintenant plus ou moins proche de la crête Est du massif.
Un peu en retrait du sommet, le plateau que nous arpentons depuis plus de 2 heures maintenant s’étend sur tout le centre de l’ile
Il fait totalement nuit quand nous nous rendons compte que la piste n’a plus rien d’un chemin régulièrement emprunté. On tente un ½ tour car nous avions repéré auparavant une bifurcation qui avait l’air de descendre un peu plus. Et ca file vite même ! Quasi impossible de contrôler les scooters qui dérapent sur le sol gorgé d’eau, la rosée du soir et le brouillard incessant remontant du lac se joignant aux pluies des derniers jours. Mais bon, ca va dans le bon sens et nous sortons enfin de la forêt pour arriver dans …… un cul-de-sac !
Nous sommes sur une espèce de plateau intermédiaire et encore très haut sur le flanc Est. Nous apercevons Tuk-Tuk au loin et ses lumières mais aucun chemin ne veut s’offrir à nous pour la rejoindre.
Là, c’est quand même un peu la merde …… nous sommes sur les réserves d’essence depuis trop longtemps pour espérer plus d’une ½ heure de route, remonter dans la foret en poussant nos montures semble quasi-impossible et même si nous tentons notre chance à pieds à travers bois sur cette paroi assez raide, impossible de retrouver demain les scooters car nous n’avons aucune idée d’où nous sommes exactement ….. Ne parlons pas du fait que nous n’avons rien à manger, plus qu’une ½ bouteille d’eau pour 4 et des habits d’estivant en pleine montagne (le massif ne culmine qu’à 700 mètres mais avec l’humidité, ca commence vraiment à cailler !).
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- « Ceci est un message de prévention en altitude : attention, la montagne est magnifique mais elle peut aussi être dangereuse. Si vous ne connaissez pas les pistes, demandez qu’un guide vous accompagne. Partez couverts car le temps peut vite changer et laisser toujours votre itinéraire à quelqu’un en bas en cas de besoin. La montagne, ca vous gagne. »
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On a récupéré du réseau sur nos téléphones portables …….. encore faut-il être capable d’indiquer ou nous sommes.
A ce moment précis, un rire lointain nous glace le sang ….. ! En sursautant, nous apercevons des flammes qui semblent venir d’un peu avant sur la piste. Nous nous dirigeons vers celles-ci en prenant soin d’annoncer notre arrivée à grand renfort de « Hello-hello ».
Nous tombons sur un groupe de 7 ouvriers locaux qui, sortis de leurs cabane pour faire un feu et se réchauffer avant d’aller se coucher, sont tout aussi surpris que nous de tomber les uns sur les autres. Bien évidemment, à part « cow-boy », « Marlboro » et « tanque iou », les 7 nains ne pipent pas un mot d’anglais.
Schweini, fort de ses 9 semaines passées en Indonésie – il doit repartir ce lundi en Allemagne, tente le dialogue. On apprend qu’on est bien loin d’arriver chez nous et qu’ils n’ont pas d’essence car la seule machine qu’ils ont à disposition est « solaire ».
Ca gigote dans mon sac, le téléphone sonne. Ba oui, ca doit être plus ou moins 13h30 en France et la maman, la frangine et les filles veulent me faire le traditionnel coucou du samedi midi. « Ecoute pas maintenant, on demande notre chemin à des locaux car on est un peu paumé. Oui c’est ca, à la semaine prochaine, on s’appelle pour la noël ».
On appelle notre hôtel et c’est l’américaine, forte de ses 27 ans d’anglais, qui s’y colle. Ils ne savent pas trop ou nous sommes mais nous envoient tout de même du renfort avec des bidons d’essence, Prof ayant donné notre position approximative. En effet, tous ces ouvriers viennent de Medan, la grande ville à 3 heures, et ne connaissent pas parfaitement le coin.
Les 7 nains nous invitent à attendre la cavalerie chez eux, au chaud et au sec. Nous nous lavons les pieds et le manège dure un bon moment. La cabane est minuscule et tout ce petit monde s’entasse dans la pièce unique.
La photo est prise depuis le fonds de la pièce unique ……
Un second téléphone avec l’hôtel nous confirme que quelqu’un nous attend à l’intersection juste en haut de la pente si glissante. On salue et remercie tout ce petit monde et on file dare-dare. Loin de moi l’idée de vouloir passer sous silence la pénible remontée des scooters mais en gros, on a bien poussé et bien glissé.
Ce que nous redoutions arrive : personne en haut !!! Les employés de l’hôtel étant eux aussi des saisonniers qui viennent de Medan et qui changent tous les 6 mois, ils ne savent pas trop ou nous sommes.
Ne nous reste qu’une solution : redescendre (à pieds cette fois-ci) et aller mendier auberge auprès des 7 nains avant que ceux-ci ne suivent Dormeur dans les bras de Morphée pour de bon …… aucune envie de faire 20 minutes de scooter, tomber en panne d’essence et passer la nuit dans les bois en altitude !
A notre arrivée, ils avaient l’air de nous attendre, comme si leur Beau Miroir leur avait déjà dit que décidément, ils n’arriveraient pas à se dépatouiller ce soir de ces visiteurs impromptus. Mais ils nous accueillent les bras ouverts et nous (re)prenons place dans leur « maison »
La « maison » style Batak ou nous passerons la nuit
« Ah c’est cool …… moi qui voulais tester une nuit dans ce genre de bâtisse », tenta Riton. « Oh put****, viens par là toi …… ».
« Alors mon cher Bixente, il est l’heure de la question SMS de la 1ere mi-temps. Si voulez :
- Que Rity quitte la maison => tapez ‘1’
- Lui enfoncer le vieux chiffon qui traine au fond de la pièce pour qu’il se la coince => tapez ‘2’
Vos réponses sur : 3615 Qui n’en veut
(487 euros + cout d’un appel local)»
On essaye d’échanger avec les 7 nains mais dur de savoir ce qu’ils sont venus faire dans cette galère. Ils construisent un bout de route sur ce plateau cul-de-sac (mais bordel ca sert à quoi, la première habitation doit être à au moins 1 heure de piste défoncée ?!? Quand on construit une route, c’est comme une ligne de chemin de fer : on le fait en avançant, pour aller d’un point A à un point B et pas 50 mètres comme ca, tous seuls, sortis au milieu de nulle part !). Ils sont là une semaine complète sans redescendre dans la plaine et ont des provisions pour tenir. Ils rigolent bien de nous voir ainsi …… mais la conversation est vite limitée.
Un dernier téléphone avec l’hôtel : celui nous confirme que les recherches reprendront demain matin …… ils sont quand même un peu stressés. Roby me glisse : « bravo Olive, après le Piton de la Fournaise en 2009, tu vas refaire la une des journaux locaux. Demain dans le Dailly Toba : « 4 couillons perdus en montagne » J ».
Nous nous allongeons sur le sol de la pièce unique et Grincheux ne rechigne pas à laisser sa couchette à notre américaine. C’est au moment ou les paupières commencent à devenir lourdes malgré le froid qu’enfin nous réussissons à tous nous comprendre : Simplet lâche un pet énorme qui résonne sur les planches en bois => tout le monde explose de rire …… les rires semblent même redoubler quand les 7 nains se rappellent qu’une Blanche neige est avec nous ……. Que c’est beau, l’entente internationale J.
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« Pour savoir ce qu’il adviendra de nos 4 couillons, ne manquez pas demain le prochain épisode de : Lost, les disparus »
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« Tout de suite après la pub, retrouvez votre feuilleton Joséphine Ange Gardien : elle aidera Xavier Berger, un argentin à Paris, à retrouver son modjo »
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