Riton remet aujourd’hui ses habits de motard (blouson noir, pantalon de cuir, lunettes de soleil ….. sans oublier ses tatouages Malabar) : nous partons à la découverte de la face Est de l’ile ….. Nous prenons un scooter et la jeune demoiselle de la réception me dit « qu’il y a une station essence juste à 200 mètres de la guest house ». Oui-oui, je vois tout à fait ou elle est : je suis passé devant 2 fois avant que mon taxi ne trouve la guest house il y a 2 jours …..
A quelques encablures du nord, nous entamons la partie coriace de la route (ca grimpe, ca descend à tout va et les virages font passer ceux de l’Alpe d’Huez pour de simples carrousels à la vogue à Vailly). Je me souviens soudainement que mon livre indiquait cette partie de la route comme particulièrement létale pour les touristes …… Riton s’accroche à mon casque et entame un « Allah akbar » de tout son cœur. Une fois les 2 ports passés, nous plongeons vers le sud : c'est-à-dire que nous entamons la cote Est, qui semble décidément bien différente de l’effervescente cote Ouest : quasiment plus de voiture et la mangrove s’offre à nous à perte de vue.
Nous parcourons moult petites routes à droite à gauche, au gré de nos envies, et arrivons à Dan Mai, un village de pécheurs sur ….. pilotis (vous l’aurez deviné). On pousse plus au sud jusqu’à Salak Khok qui se love au sein d’un lagon magnifique et ou les pêcheurs s’enquiquinent inlassablement à remettre de l’ordre dans leurs filets une fois la pêche matinale terminée.
« J’avais ouïe dire » (copyright Paupol de Saint-Cergues) que la route qui menait à Long Beach, tout au sud-est de Koh Chang, était quelque peu barbouillée suite à la saison humide particulièrement pénible cette année ….. Effectivement, lorsque j’emprunte celle-ci, je vois un panneau : « Attention : chaussée déformée » ………. et c’est peu dire !
Il parait même que la DDE se poserait de sérieuses questions quant à savoir comment remédier à ce léger problème ….
Bref, il me faut faire ½ tour et continuer vers Salak Phet Bay, étape que j’avais bookée sur mon GPS de toute manière. Là je tombe par hasard sur une petite gargote (« oui Riton, sur pilotis ….. un qui suit, c’est bien ») qui offre un panorama à couper le souffle sur la baie …… La patronne n’a même pas 1 ans et demi (la puce mène en fait tout son petit monde par le bout du nez) et je suis content de faire une pause lunch dans ce si beau décor.
Avant de faire un petit détour vers une chute d’eau, je découvre un temple qui m’a l’air beaucoup plus récent que ceux que j’ai croisés au Sri-Lanka et dont les couleurs n’ont rien à envier aux blondasses pétasses qui se pouponnent avant d’aller en boite de nuit un samedi soir.
Et allez : on se fait encore traire ….. EUR 5 pour aller voir la chute d’eau car elle est, soi-disant, dans un parc naturel ……… et encore, bonne surprise : le Lonely Planet m’annonçait EUR 10 (la grogne de la populasse avait fini par avoir raison des velléités mercantiles des marchants du temple). Au moment où j’arrive, 2 jeunes padawones locaux en finissent avec leur baignade et je me dis que je vais avoir ce lieu saint pour moi tout seul ….
Au moment ou Riton est presque cul-nu, j’entends hurler en thaïlandais dans un haut-parleur quelques mots incompréhensibles pour le profane que je suis ! Je réponds instinctivement en mettant les bras en l’air : « je vous assure, Monsieur le Juge, je ne savais pas qu’elle était mineure … ». Mais non, tout va (presque) bien : c’est le guide d’un groupe de locaux d’au moins une centaine de personnes qui viennent aussi visiter la chute. Ils ont tous une chemise bleu ciel avec des logos bizarres et l‘inscription « Trat » dessus (la grande ville du Sud-est de la Thaïlande). Riton, décomplexé : « ah ba je vois que pendant que la DDE cherche une solution à la route défoncée, le Comité d’Entreprise d’EDF prend du bon temps … ». « Tais-toi, on va avoir des problèmes … ».
Retour donc sur Klong Phrao, ou j’ai rendez-vous avec une certaine Sue. Mais je me retrouve debout sur les freins quand je passe devant un pub irlandais : je n’allais pas laisser passer l’occasion de boire une « vraie » bière après plus d’un mois ! Elles sont bien gentilles, toutes ces ex-colonies anglaises mais question bière, elles ont toutes hérité du « non-savoir faire » de Sa Majesté …… Alors ici, c’est un peu comme chez Patrick : tout est so irish ….. sauf que la serveuse me dit : « bonzour-heu. A n’a plein-plein d’bieres et è sont toutes tè-tè bonnes-heu ». Que voulez-vous, je ne suis pas à Dublin …. J.
Que de désespoir quand j’apprends que Sue est en congé aujourd’hui : Yves m’avait tellement venté ses mérites hier ….. L. La patronne du salon de massage insiste : « mais ne vous inquiétez pas : toutes les filles sont bonnes chez moi » …….. heureusement que Riton n’a pas entendu ca ……
Et c’est donc parti pour 1h30 de massage Thaï (à tout juste EUR 10, c’est pas la frangine ou la cousine qui aurait craché dessus J). Je pensais que j’allais m’endormir pendant ce break, faire une petite sieste alors que les mains de ma masseuse allaient me pétrir tranquillement les muscles …… ba voyons : elle me casse en 2, oui ! Elle insiste sur mes lombaires et je suis à 2 doigts de lui filer un coup de pied tellement je chante …… Elle porte tout son poids sur mes adducteurs avec son genou et tout à coup, tous les matchs que j’ai faits avec La Deux sur des terrains pourris me reviennent instantanément en mémoire. On frôle l’incident diplomatique quand elle enchaine avec la position que j’appellerais celle « de la mante religieuse » : elle pose son pied entre ma fesse et ma cuisse et tire sur ma cheville pour allonger ma jambe …… à 2 doigts de perdre une ½ virilité sur ce coup-là. Elle terminera tout de même par tapoter mon dos endolori à l’aide d’un coussin d’herbes délicieusement chaudes. « Tu croix que Fabienne fait pareil à Domino ? », demande Riton ….. « z’en sais rien mais qu’ca fait du bien quand ca s’arrête », rétorquais-je avec un filet de bave au coin de la bouche …..
Je repars plus que détendu de ce massage (la torture, ca a du bon quand même J) et cherche un petit resto « recommandé » juste à coté des chutes d’eau de mon patelin : ca me permet aussi de faire quelques repérages pour demain. Comme d’habitude, je ne le trouvai jamais et m’arrête dans un autre …… bingo, c’est celui-là : il avait juste changé de nom et de propriétaire. Il n’y a personne en terrasse (je ne vous ai pas dit que je n’aimais pas tomber sur des touristes au resto …. ? ah bon …). Brigitte et Brigitte, 2 hollandaises, terminent leur cours de cuisine durant lequel elles s’évertuaient à tester tout plein de bonnes choses à manger : comme y’en a trop, elles m’invitent à partager leurs œuvres. C’est juste parfait ….. bien que le poulet soit un peu trop cuit à mon gout.
Il est l’heure pour Riton d’aller poser ses santiags et pour moi de repenser à cette superbe cote Est, tout en me tenant les cotes ….. J.