Après 1 semaine de formation à Vienne (Autriche), nous voila donc partis pour 6 mois en République Démocratique du Congo, Riton confortablement installé dans la poche avant de mon sac à dos.
Vol Amsterdam-Kampala et nuit sur place dans une des guest-house de passage de MSF en Ouganda. Riton : « ah …. Nous revoilà dans un pays en voie de développement : jour et nuit, il y a toujours une foule de gens qui grouillent autour des routes ».
En ce vendredi matin, rapide visite du workshop (atelier de mécanique qui assure l’entretien lourd des véhicules de plusieurs missions : Ouganda, RDC, Sud-Soudan, …) et briefing avec Audrey, la responsable finances MSF Ouganda.
On ne traine pas car on prend en ce vendredi après-midi un coucou à hélices (9 places dont le pilote) pour Bunia, capitale de la province orientale du Congo, à une grosse heure de vol … On dépasse le lac Albert, qui est bien plus large que je ne l’imaginais sur la carte ! Au passage, bien évidement : décollage-atterrissage sur piste en terre battue (hein) et gros trous d’air à te soulever le cœur même du pire des salauds qui n’en n’aurait pas … Ambiance-ambiance …
Quelques gros avions-cargo flânent sur notre droite (l’ONU a une base permanente ici …) et on arrive directement aux bureaux de MSF-Suisse au Congo ! Ancien hôpital réaffecté, « Bon Marché » sert de base arrière et de coordination aux activités dites de terrain. Tour des popotes pour présenter Riton aux différentes équipes (« t’as retenu tous les prénoms, j’espère ! ») et la liste est longue : RH, finances, achats, pôle urgence, pôle exploration, sécurité-gardiennage, entrepôts, transport, logistique des sites sur Bunia, communication, Direction Générale, Water & Sanitation et bien évidement … médical.
Riton : « y sont fous, ces gaulois …. une telle entreprise ! ».
« Non garçon … tu te trompes de Congo : celui-ci, c’était celui des belges »
Et c’est déjà le week-end ! (Riton : « ouf …. m’a épuisé tout ca moi … »).
Je rejoins ma guest-house où je récolte bien évidemment la pire chambre (ancienneté oblige …) : 3 mètres sur 5, une armoire et un lit avec moustiquaire, orientée vers l’entrée de la propriété où il ya toujours beaucoup d’agitation (vas-et-viens des voitures MSF, brouhaha des gardiens - Riton : « tu m’étonnes … même à 2, ils arrivent à faire plus de bruit qu’un car bourré d’italiens, alors … »).
« Et oui bonhomme …. C’est ca aussi, la bonne-humeur à l’Africaine J »
Bien installé, on va se faire une petite douche, non ? Allons-bon : où est ce satané robinet d’eau chaude ? Gaëlle, la responsable adjointe des achats - 1iere mission aussi - depuis novembre, m’indique que matin et soir, une marmite d’eau est placée sur le feu en cuisine et qu’il faut venir se servir au pichet … et comme le générateur est coupé le soir vers minuit, il conviendrait de ne pas caller sa toilette à une heure trop avancée de la nuit sous prétexte de la finir dans le noir le plus complet.
Le samedi, le combo le plus prisé à Bunia, c’est : volley avec les autres ONG chez l’une d’elles puis restaurant ! (Riton : « en même temps, il n’y en a pas d’autre ici alors … »). Ba oui, on ne va pas se mentir : même avec 300'000 habitants, Bunia ne regorge pas d’activité SEN-SA-SIO-NNELLES. Les infrastructures … ? Ba disons que l’Avenue de la Libération, LA principale artère de Bunia, n’est pas goudronnée … donc bon …
AAAAAAAAAA-LELUIAAA … !!!!!
Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?!?!?!!!!! En ce dimanche matin, 6 heures, je me réveille au beau milieu d’une église, en pleine messe !!!!
Ba voila : nous sommes juste à coté d’une des nombreuses églises de Bunia et la poisse de Riton resurgit : elle est évangéliste, donc il est d’usage d’être très démonstratif pour attirer les fidèles, et juste en face de ma chambre …
Décidément, faut que je regarde rapidement qui va libérer prochainement sa chambre dans la maison pour ne pas rater le switch J
Dimanche soir, « les mamans » ne sont pas là et ce sont donc les locataires qui se font eux-mêmes le repas : Gaëlle, Jonathan le logisticien qui fini sa mission mercredi, Cyndi la néo-zélandaise épidémiologiste, Denis l’informaticien ougandais venu en support et Poli le mécano ougandais détaché 2 mois ici se joignent à Riton pour la tambouille.