En ce dimanche peu ensoleillé, Roby et moi décidons de faire un tour du bateau et des principales iles à proximité. Le tour est hyper classique et la pimprenelle qui nous l’a vendu hier nous a fait un rabais subséquent sur les prix affichés alors que nous n’avions encore rien demandé ……. nous savions déjà à quoi nous attendre !

En effet, le LIMA étant terminé, nombreux sont les locaux à repartir sur « KL » (Kuala Lumpur) entre aujourd’hui et lundi : il faut remplir les bateaux en « accordant » des ristournes. Et ils seront bien garnis, même ….. Des dizaines d’embarcations d’environ 15 personnes s’échappent du port à droite à gauche en éclatant comme des feu de Bengale : pour les F-16 qui rentrent à la maison, vue d’en haut, ca doit être un joli bouquet final à leurs semaine ……

Environ un bateau sur 10 contient 1 ou 2 occidentaux, le reste étant composé quasi exclusivement de malaisiens, souvent en famille (ce sont les grandes vacances scolaires pour les bambins, fin novembre à mi-janvier). C’est la qu’on se rend compte que la Malaisie est un pays ou la classe moyenne est dominante (accès au tourisme).

Et bien évidemment, tout le monde fait le même chemin :

-          Le lac de la jeune demoiselle enceinte (la légende dit que la malheureuse ne pouvait avoir d’enfant mais qu’une gorgée de l’eau de ce lac l’a rendu soudainement fertile). Il s’agit plus d’une crique, en fait.

-          On accoste sur une ile ou il y a un lac alimenté par l’eau de pluie. Il s’agissait d’une énorme grotte en calcaire qui s’est effondrée il y a bien longtemps et qui laisse place à ce wok naturel.

La partie gauche du lac …..

….. et la partie droite.

Au passage, la végétation qui s’accroche aux flancs est impressionnante par sa densité

-          Ensuite ce sont les aigles qui viennent pêcher …… en fait, de la nourriture est balancé en abondance dans un coin d’un lagon et les aigles, habitués, viennent se faire leur bon petit déjeuner.

-          Et pour finir, l’arrêt d’une heure sur une plage « desserte » pour se prélasser …… au milieu des bateaux qui attendent et des centaines de touristes qui pataugent.

On a testé pour vous le tourisme de masse malaisien et il ressemble comme deux goutes d’eau à l’européen.  Demeure tout de même la satisfaction d’avoir fait un petit joli tour de bateau (en plus le notre était le plus rapide) et le fait d’avoir vu le lac d’eau douce, assez impressionnant.

Riton, qui avait flairé le coup et avait refusé l’obstacle, nous accueille à notre retour sur sa chaise longue, lunettes noires et un bon bouquin : « alors les filles ….. !?! On a fait de belles photos comme des allemands en shorts, sandales et chaussettes ?!? ».  

L’après-midi est pluvieux : c’était une assez bonne idée de faire le tour ce matin. En début de soirée, un dernier petit tour sur le strip, Roby voulait absolument s’acheter des tongues Angry Bird : elles sont vraiment au top J.

Après le diner, notre voisin nous tient la jambe pendant 2 heures : il n’y a que lui qui parle et il enchaine les sujets, intéressants certes, mais le dialogue et l’échange, c’est pas mal non plus. « L’hopital qui se fout de la maternité, oui …… tu veux qu’on demande leurs avis à certaines sur le sujet, Olive ? ».

Y m’énerve celui-là quand il a raison ……. J

Tiens ….. ! Ce matin, je n’ai pas entendu le mufti appeler à la prière … ?!? Ah mais oui, c’est normale : le LIMA bat son plein encore quelques jours.

Petit déjeuner dans notre gargote matinale favorite. Le patron, une grande folle, fait son show sur la terrasse et il/elle est tout content de nous voir revenir.

-          « Alors …. on y prend gout chez moi hein, coquins …. ».

-          « Heuuuuu non Monsieur : on vient chez vous car on habite juste à coté et que c’est bon, voila tout … ».

-          « Y disent tous ca ….. au début J », me dit-il en mettant sa main sur mon épaule ….

-          « Roby : appelle l’ambassade de France …. vite, s’il te plait …. »

On se fait un détour, involontaire, au LIMA. C’est assez impressionnant. L’hélicoptère, en position stationnaire à 50 mètres au dessus de nos têtes commence un périlleux arrière ! « Tu croix qu’il s’est entrainé ? », demande Riton, la voie plaintive. « oui-oui …. bien sur ! », lui répondis-je ….. pas plus rassuré que lui. Le F16 refait le malin lui aussi et le bruit est tellement insoutenable que nos mains viennent spontanément au niveau des oreilles : même le pépé au fonds du jardin, sourd comme un pot, se demanderait si Verdun n’est pas de retour …..

On enchaine avec le point culminant de l’ile : le mont Raya. On passe de la plaine, quasi au niveau de la mer, à 881 mètres d’altitude en 12km de …… scooter. Ba oui, il y a une route, faut lui faire honneur quand-même. Bon, la montée est plus que laborieuse, pénible même, vue que notre monture n’est pas ….. comment dire ? …… un cheval de course. Pour prendre une image, ajoutez la mauvaise foi de Jolly Jumper et la bêtise de Rantanplan et vous obtenez notre bourrin : ce n’est pas lui qui va nous amener en haut plus vite que notre ombre …..

 Au bout de l’estuaire, il s’agit de la fin de la plage commencée hier …… il parait que c’est pas mal.

En effet, elle déchire cette plage ….. !!!

    Riton trouvait qu’en grand, ca claquait plus, les photos …….

Sans aucun doute : la plus belle plage que j’ai vu depuis presque 1 mois et demi ! « Koh Phi Phi : prépare-toi à assurer car là, y’a du top lourd », ricane Riton. En plus, c’est vraiment un double coup de chance :

     1.       Il n’y a personne car tous les tours organisés s’arrêtent au début de la plage et non pas dans ce lagon,

2.       Il n’y a aucun déchet car cette partie est protégée par l’estuaire.

C’est partie pour une longue baignade qui, même s’il est presque 13 heures et que nous savons que ce n’est pas trop le moment de se montrer au Grand Jaune, nous conduira jusqu’au coup de soleil …… mais là franchement, impossible de résister ……

Que demander de plus à cette journée si abondante et si généreuse avec nous …. ? Rien : ce serait indécent et déplacé même ….. alors on ne demande rien …… et on reçoit encore ! On tombe par pur hasard, pas très loin de l’aéroport, sur une gargote ou une serveuse semble la mieux habilitée à « s’occuper » des étrangers (les autres étant perdues avec l’anglais). Les plats sont tellement bons qu’on redemande la carte pour choisir de nouveau ! La serveuse se plante et croix qu’on demande l’addition : elle devient la risée de toutes ses copines J.

Là aussi, sans aucun doute le(s) meilleurs repas que nous aillons eu depuis notre arrivée en Malaisie !

Nous quittons cette piole, passablement triste de ne plus la revoir ….. Direction la petite ile de Langkawi et 2h15 de speed boat. « Ils sont gentils avec leur climatisation mais ce n’est pas parce qu’il y a 90% d’occidentaux à bord qu’ils sont obligés de la pulser à 16 degrés quand-même », s’étonne Riton,  « et en plus, ils nous passent 2 fois de suite le même film américain, alors …. ».

Il est très aisé de savoir ce que signifie le nom de cette ile : y’a une grosse statue  à l’arrivée …..

 Langkawi, littéralement : l’aigle géant …… pour les rares d’entre vous qui ne parleraient pas encore malaisien

« pfuuuuuu …. il n’y a qu’un aile », s’insurge Riton, « c’est l’Aigle de Douvaine » ……. J’l’aime bien quand il comme ca J.

Nous prenons nos quartiers dans la « ville » de Cenang au sud-ouest de l’ile ….. il s’agit plutôt d’une longue plage de sable blanc fin de 2 km à laquelle est adossée un long boulevard (le streep) avec hôtels, boutiques, restaurants et guest houses (pas du coté plage pour ces dernières, vous l’aurez deviné). Pas très glamour, me direz-vous, mais c’est le spot le plus vivant de l’ile.

C’est un peu la course des bagpackers (routards. Littéralement : emballeurs de sacs, pour les rares d’entre vous qui ne parleraient pas encore l’anglais aussi bien que moi J) …… les 2 seuls bateaux de la journée arrivent avec 15 minutes d’intervalle et il faut se démener pour trouver une chambre avant que tout ne soit plein ….. ! Ca frotte, ca bouscule, ca se dépassent dans les impasses où les « rapaces » terrassent les feignasses qui trépassent faute d’espace ….. On donne de fausses infos à ses concurrents (« vas-voir au fonds, c’est pas mal du tout et ils ont de la place … mais un peu cher pour nous »). Le tout sous 35 degrés à l’ombre et un soleil de plomb, pas à l‘ombre lui ….. Chacun avec son sac sur le dos, imaginez l’état de la culotte de Riton une fois celui-ci posé sur son lit : trempée de chez trempée ….

Une grosse tête dans la mer d’Andaman, qui est particulièrement calme : prenez le Léman plat comme de l’huile, ba ce serait encore un bon spot de surf pour les locaux ……

Visite du boulevard le soir ou tout au fonds, nous découvrons les 3 monstrueux duty-free. En effet, du fait de sa position géographique (dernier archipel avant la Thaïlande), l’ile principale est surtout prisée des locaux et voisins thaïs car elle bénéficie d’exonérations fiscales sur à peu près tout. Là, c’est la guerre : des bus entiers de touristes se garent sur le parking et des hordes d’ogres gorgés d’or s’adonnent à de gargantuesques orgies consuméristes ……. Il semblerait que chaque vacancier passe par ici quelques heures avant son vol retour pour faire le plein de ….. de …… ba de tout ce qu’il veut, en fait, et même de ce qu’il ne veut pas (« tu te rends compte !?! C’est tellement pas cher que je vais prendre ca aussi …. !!! »).

Imaginez la tête de la caissière quand j’arrive devant elle et dépose sur son tapis un ……. tube de dentifrice à 80 centimes ……. « ba oui ma p’tite dame : l’Aigle de Douvaine voyage léger J ».