Départ de plus en plus tôt, dans ce tour de 3 jours (heureusement que ca s’arrête ce soir J) : 6 heures du matin : ca veut dire réveil à 5h30 … Riton : « y sont fous ces bolivinasses ! Qu’est-ce qu’on va faire de si bonne heure ?!? »
……
De gros cristaux sous mes pieds …
… de gros cristaux sous les pieds de Desmond et Paul …
… et même de gros cristaux sous les fesses de Riton !
En fait, des cristaux de partout … mais de sel ! Nous nous faisons le lever du soleil à la salar de Uyuni, le lac de sel du coin !
Ce « lac », à 3’658 mètres d’altitude, est tout simplement gigantesque : 12'500 kms carrés de sel (aussi grand que l’Ile de France ; environs 20 fois le lac Léman …). Profondeur maxi de sel en son centre : 1 mètre 50 …
On se réchauffe comme on peut …
… et le soleil finit de nous réveiller tandis que nos ombres s’étirent loooooonguement
Nous partons pour l’isla Pescado, sorte d’oasis au milieu de cette surface immaculée
Où malheureusement, toutes les jeeps du trek sont là aussi au rendez-vous (ce qu’il y avait de bien ces 2 premiers jours, c’est que l’immensité des plateaux boliviens permettait de ne jamais se marcher dessus avec les autres jeeps … mais là, difficile d’y échapper puisque tout le monde prend le petit déjeuner sur ce spot, juste après le lever du soleil)
Une vingtaine de jeeps à 6 personnes … pas trop envie de, et payer un supplément pour grimper sur les hauteurs de l’ile et, me retrouver dans la file d’attente de Disneyland. On a même droit aux lamas spécialement amenés ici pour les touristes
On repart à travers cette piste verte (tellement elle est plate) et c’est là que je me rends vraiment compte de l’immensité de ce lac : un coup d’œil au compteur (100km/h) et on a toujours l’impression de stagner (les montagnes au loin ne bouge pas d’un iota) … comme si nous courions sur un tapis éclectique sans jamais avancer … Le temps et l’espace s’étirent, encore et encore … Sisyphe répète ses gammes.
Une dernière halte sur une partie plus qu’étrange et où notre chauffeur a la bonne idée de nous « abandonner » à plus d’une ½ heure des autres jeeps (oui maintenant, je suis capable d’estimer les distances dans le désert J)
De larges alvéoles immaculées croustillent sous nos pieds tandis que le soleil abat une lumière encore plus aveuglante qu’à l’accoutumée
Paul et Desmond jouent aux touristes …
… pendant que je m’en vais tutoyer les esprits tout au fonds des profondeurs « abys-salées »
Tout ce petit monde repart …
… direction l’autre hôtel de sel, à l’autre bout du lac
Puis la pause déjeuner sur terre ferme … Malheureusement il n’y a pas de port-salut au menu mais on aperçoit toutefois le salut d’un porc
Riton : « meuuuh non … c’est un porc qui passe sans passeport et ca, c’est pas sport »
Nous arrivons enfin sur Uyuni, notre destination finale de ces 3 jours. Un détour au cimetière ferroviaire où passablement de carcasses s’entassent et se veulent les témoins loquasses d’un glorieux passé local.
Voila, c’est terminé pour ces 3 jours et les jeeps déversent une à une leur flot de touristes en centre-ville. Certains « loco » prennent dans la foulée le bus de nuit pour La Paz (env. 12-16 heures) … Nous, nous restons plus sages et passons la nuit sur place.
Les morsures du froid, du soleil et du vent ne nous feront pas oublier ce que la Bolivie a bien voulu nous offrir à travers ses déserts et ses immenses étendues : la Liberté.