D’où est venue l’idée du World of Riton ? Bonne question …
Riton : « Comment, Olive, as-tu pu lâcher ton poste à Genève pour aller trainer tes savates sur les routes du monde … ? Avec comme seuls compagnons : un vulgaire sac à dos et … un ami imaginaire un peu zinzin. Alors que tu n’avais jamais fait ce genre de voyage auparavant ! »
Bonne question une nouvelle fois ! Peut-être que tout ca est né il y a 1 an et demi, lorsque j’étais venu sur Liverpool pour faire un w-e en marchant, Alone … Histoire de voir comment je me comportais « seul », en décidant seulement 36 heures à l’avance, ma destination et surtout … de partir.
Peut-être …
Force est de constater, toute fois, que le résultat ne fut pas une trop mauvaise idée … J.
Nous voici donc de retour au pays des briques rouges … près de 18 mois après. L’ironie du sort voudra que mon hôtel réservé (d’avance et surtout, sans le faire exprès) est celui qui m’avait refusé une place au printemps 2011 car « complet à cause du match de foot Liverpool / Manchester United ». J’explose de rire en arrivant à la réception en la reconnaissant … dans l’incompréhension générale.
Hope Street, la bien nommée, possède en ces 2 extrémités 2 des joyaux de la ville : une cathédrale catholique et la plus grande cathédrale anglicane d’Europe qui culmine à plus de 100 mètres de haut !
Lors de mon passage, un panneau indique « service religieux en court : vous êtes le bienvenu pour vous joindre à nous mais visites et photos sont à réserver pour plus tard. Merci de votre respect. »
J’entrevois une nouvelle fois le ridicule de la démarche touristique mondiale (« je n’ai que 2 semaines de vacances par année à l’étranger et j’ai payé mon séjour => je veux en avoir pour mon argent »). Des groupes de japonais, italiens et anglais se foutent royalement du panneau et veulent « en avoir pour leur argent », cameras à la main.
Une nouvelle fois, ca me rend fou !
Riton : « Ah ba oui, c’est facile pour toi, Olive : toi tu peux revenir demain … pas comme ces braves gens »
Pas faux … Mais le « je veux tout, tout de suite et surtout gratuit (car les autres s’en mettent assez plein les fouilles tout au long de l’année sur mon dos) » commence à me gonfler grave …
Les musées de l’Albert Dock sur le port …
… nous rappellent que Liverpool tira fort bien son épingle du jeu lors de la traite d’esclaves noirs il y a quelques siècles. Et que le Titanic appartenait à une compagnie basée ici.
Je croise un danois qui lui, a son ticket pour le match du lendemain contre Newcastle : « un package organisé par ma femme … Avion, 2 nuits d’hôtel et surtout, le ticket pour le match ! Le rêve de ma vie … »
Riton : « Et surtout … ta femme restée à la maison, oui J ». Le danois est avec son frangin … Le foot est un truc de mecs, quoi.
Le stade est archi plein et il n’est plus question que de marché noir pour « une petite dernière place, siouplait, M’sieurs du guichet ? L ». En effet, en plus des nombreux abonnés locaux qui amortissent leur précieux sésame payé la peau des fesses, il y a toujours beaucoup de touristes qui viennent en pèlerinage dans ce temple réciter la fameuse prière du club : le « U’ll never walk alone » résonne tellement que je mets au défi quiconque de ne pas avoir la chaire de pou-poule en l’entendant.
Les tarifs « au noir » sont exorbitants (plusieurs centaines d’euros !) si bien que pour la seconde fois en 18 mois, je repars brecouille, comme on dit dans le Bouchonois. En même temps, pas bien grave : ce n’était pas un objectif prioritaire. On remettra ca à une prochaine … J
Les immeubles, juste au nord de l’Albert Dock, ont quelque chose de new-yorkais
Dont le fameux Cunard Bulding. « Riton, une remarque déplacée et tu sors … »
L’accent local, le scouse, est terrible ! Si bien que je ne comprends PAS UN MOT lorsqu’un gars du coin - pas tout net, ok - essaye d’articuler une phrase, surement avec plein d’argot. Riton : « Du pur Momo dans le texte J ». [Une nouvelle fois, je tiens à me désolidariser totalement des propos de mon petit compagnon …]. Apres 3 tentatives, j’arrive enfin à comprendre sa complainte : les serveurs du bar ne veulent pas le laisser entrer avec la bière qu’il venait d’acheter dans une boutique du voisinage … Voila-voila.
Bon sinon, ils sont bien gentils, nos amis anglais, à vivre avec une heure de moins que la majorité de l’Europe continentale : mais le soleil n’est pas vraiment au même moment au zénith à Porto qu’à Londres => à 18h, il fait nuit noire, les rues sont quasi vides et les pubs/restaurants sont déjà pleins depuis une bonne heure … Pas facile de se mettre au diapason. Rajoutons à cela le joli livre que je feuillette en ce moment et je sombre vite dans la morosité !
Riton : « Ah oui, merci tata Christiane pour le fameux livre La Jungle. « Tu verras : c’est un livre éloquant sur le capitalisme sauvage qui régnait aux Etats-Unis fin 19ieme/début 20ieme » qu’elle nous avait vendu … A te glacer le sang, avec tous ces malheurs qui s’abattent sur cette pauvre famille d’immigrants lituaniens … Merci la tata : 20 ans de thérapie seront nécessaires après ca J»
Il est temps pour moi de reprendre mon plus fidèle compagnon depuis un an pour aller rendre visite à un vieux pote …
Riton : « Ah pour une fois, c’est gentil, ca … »
« Je parlais de mon sac-a-dos »
J
