Nous voici donc partis pour 3 jours de trek quasi solitaires … ! 1 américaine et 2 mexicains, tous 3 étudiants à Santiago, se joignent à notre jeep.
Une petite halte à la frontière chilienne, juste à la sortie de San Pedro (ba oui, faut pas déconner : on reste à 2'200 mètres tout de même … On va pas monter plus haut non plus, pour un poste frontière J) Là, c’est facile de dénoter les chiliens des boliviens : le physique « plus rude » des boliviens fait la différence.
On grippe ensuite encore quelques milliers de mètres pour arriver au poste frontière bolivien cette fois-ci, qui flirte avec les neiges éternelles (à environs 4'000 mètres pour les boliviens … pas des chochottes, eux J)
Et après un petit déjeuner, « chaud » SVP, on embarque dans nos nouvelles jeeps : seuls les boliviens sont autorisés à travailler sur le territoire des hauts plateaux … notre escorte chilienne retourne sur ses pas
La première halte nous emmène aux lacs blanc et vert … dû au fait des remontées de produits chimiques des voisins volcans (arsenic entre autres)
Nous sommes à environs 4'000 mètres d’altitude et le manque d’oxygène me fait le plus grand bien : je n’entends plus Riton l’ouvrir à mauvais escient J
Nous faisons ensuite une halte dans le désert dit « de Dali » - le peintre l’ayant immortalisé sur ses toiles.
Des formes étranges surgissent du sol aride et je me dis qu’une fois être sur place, autant aller leurs rendre visite … C’est là que mes 2 amis irlandais, Paul et Desmond, comprirent leur second mot en espagnol depuis 3 semaines (après Cerveza, bien sur - bière J) : notre chauffeur frappe son indexe contre sa tempe en disant : « loco »
En effet, en bon européen, je ne suis plus habitué aux distances : chez nous, il y a toujours un arbre, un virage, un immeuble, … pour couper la notion de distance. Ici, je vois ces fameuses formes et je me dis : « oh ba y’en a pour 10 petites minutes pour les rejoindre »
Tu parles oui : plus d’1 heure aller-retour !!!
Riton : « tu m’étonnes, qu’il est loco l’autre » … Effectivement : à plus de 4'000 mètres d’altitude, avec un soleil qui tape et un vent traitre car il te fait croire qu’il fait froid … ca devient une sacrée galère … surtout le retour, nez au vent !
Mais le jeu en vaut la chandelle
On dirait même que ces pétouillons ont été rongés par des termites
Je rejoins « rincé » la jeep et m’excuse auprès de mes convives pour l’attente (personne ne m’avait suivi) … Paul me dit : « Tiens Olive, bois un peu d’eau ». « Ah bon … comment tu sais ? ». « Heuuuu … t’es tout blanc et t’as les lèvres toutes gercées ».
C’est vrai que je peux me targuer d’avoir fait connaissance avec un désert à plus de 4’00 mètres pendant presque 1 heure et demie, seul … Riton : « le désert de Dali : définitivement, moi j’préfère les desserts d’Ali, du kebab de Douvaine »
Apres une petite demi-heure, nous arrivons sur un spot de bains thermaux …
Mais je suis encore trop blanc pour m’y plonger … Faut aussi dire que le vent n’incite pas à la baignade.
On pousse encore et nous joignons le parc de geysers « soleil de demain » … où là non plus, il n’est pas question de baignade.
Nous arrivons enfin à notre camp de base pour cette première nuit sur les hauts plateaux boliviens.
Un rapide coup d’œil sur ce village me rappelle que l’être humain peut savoir faire preuve d’une volonté extrême lorsqu’il s’agit de sa survie … Venir ici, à plus de 4'000 mètres, dans des conditions de sécheresse, de froid, … Tout ca pour échapper à quelque ennemi ou tout simplement trouver une terre « à eux » : c’est tout simplement ahurissant !
A quelques encablures, ce trouve la majestueuse Laguna Colorada, au rouge éclatant …
… les flamants roses ont toute fois du mal à jouer les caméléons pour se fondre dans le décor.
Depuis plus de 8 mois, je me trimballe mon sac de couchage que je n’ai pas touché une seule fois : Paul et Desmond me regarde l’ouvrir avec envie car ce soir, il n’y a pas de doute => le plus de couches possibles sur soi … gla-gla-gla !!!!