Vu l’accumulation de « 1 » dans la date, j’espère que ma mère et ma sœur ne font rien de spécial aujourd’hui car ce genre d’amalgame ne nous réussissent guère dans la famille (02.02.02, 05.05.05, 07.07.07).
Apres la traditionnelle baignade matinale, petit-déjeuner et petite lecture du précieux ouvrage offert par mon bon Jojo (Les voyages de Gulliver), direction Galle …… bien évidemment en bus local. Et c’est parti pour un grand moment !
Bondé comme toujours, le bus n’est néanmoins jamais dépassé par d’autres utilisateurs de ces délicieuses routes (sauf aux arrêts). Nous prenons place à l’avant ; discussion avec le chauffeur pendant que celui-ci double un tuk-tuk, téléphone à un ami, visiblement, le tout en saluant d’un coup de klaxon un confrère qu’il croise à pleine vitesse ….. sont vraiment frappés, ces chauffeurs J.
Lors d’un arrêt, un pick-up nous double avec plein de bazar à l’arrière dont un siège avec un gars en train de faire la sieste dessus. J’aperçois sur lui un maillot de foot orange et noir avec le logo de la FFF (Fédération Française de Football pour les non-initiés). Je dis au chauffeur : « 1'000 roupies si tu me rattrapes cette camionnette : je veux m’assurer des capacités de M.THIRIEZ à exporter si bien sa Ligue 1 Mandarine aux 4 coins du monde ! ». Apres quelques secondes d’hésitation et deux dépassements hasardeux, celui-ci me répond poliment : « faut faire gaffe mon bonhomme avec l’arak …. Ca tape fort, tu sais ». Ba quoi ? il est gentil, lui : z’avez déjà vu des lorientais en dehors de la Bretagne, vous …. ?
Nous sautons donc à Galle (prononcez : Gaulle) non sans avoir salué Sophie qui continue sa route plus au nord, tout en se promettant de partager un verre à mon arrivée à Sydney. On ne s’attarde pas dans la nouvelle ville, direction le vieux fort.
C’est une sacrée galère, Galle. Galvanisé par son emplacement, les « portugallois » en firent le 1erport de l’ile, avant que les Hollandais n’imprègnent leur style (pas spécialement beau mais diablement efficace) en édifiant de terribles remparts pour protéger leur commerce …… avec bien évidemment, un quartier musulman et une superbe mosquée à 2 minarets (va comprendre, Charles). Les anglais eux, n’ont rien branlé par la suite et se contentés d’exploiter le mécano déjà tout monté. Les ruelles sont étroites et fraiches, les remparts eux, magnifiques pour la balade.
On trouve un bar/resto qui sert de vrais expresso : Riton a la queue qui frétille, voilà 2 semaines que cela ne nous était pas arrivé ….. j’ai du changer sa couche sur le champ. On commande donc 2 expresso, car Christiana est aussi fan de bonnes choses. Au bout de 8-10 minutes, alors que les 2 autres tables ont déjà été servies bien avant notre arrivée, Riton demande : « dis-donc ….. tu croix qu’ils attendent le prochain vol d’Alitalia pour se ravitailler en stock ou bien … ? ». D’un signe réprobateur de la main, je le calme : ca nous laissait le temps d’échanger en français avec le couple à coté de nous. Les cafés arrivent, ce n’est pas le paradis mais c’est toujours mieux que ceux de Trincomalee !
Au détour d’une ruelle, nous tombons sur la caverne d’Ali Baba : un musée dédié aux objets coloniaux et aux pierres précieuses (une autre spécialité du pays). On passe du gramophone d’entre 2 guerres aux pipes à opium du 18eme : à chaque nouveau pas, mon sourire prend de plus en plus de place sur mon visage et je me dis que décidément à la braderie de Lille, ce sont vraiment des mickeys.
J’ai perdu Christiana dans ces dédalles depuis un bon moment quand on m’indique que c’est au fonds que se situent les ateliers de pierres précieuses et les présentoirs de bijoux finis ou on peut faire ses emplettes : bingo, je retrouve mon autrichienne comme une autiste dans son autre monde (une femme dans une bijouterie, en somme J).
L’artisan est ici tout sourire pour poser sur la photo mais beaucoup moins coopératif lorsque je lui demande de me donner un de ces « ridicules petits cailloux » en échange de l’immense notoriété qu’il tirera de la publication de sa photo sur le blog de Riton … J
Les saphirs bleus m’attirent moi aussi comme un aimant, ils sont magnifiques et semblent me tendre les bras en disant : « viens a moi, viens à moi … ». Promis-juré, plus jamais je ne me moquerai d’Ulysse qui s’était attaché au mat de son bateau. De toute manière, à USD 100 le carat, ca a de quoi vous refroidir, comme si un Apollon à l’apogée de son « appétit » prenait une bonne douche glacée. « Nom de Zeus », m’écriais-je, « de toute façon je ne peux pas, je n’ai plus de place dans mon sac », rétorquais-je au vendeur ventripotent qui me vantait contre vents et marrées la qualité de la pierre.
TELEMAQUE-onception du voyage : je ne peux emmener avec moi des objets de partout ; seuls les souvenirs et les sourires qui accompagnent mes journées resteront comme des trophées de guerre J.
Apres un diner vite-fait, un cotu au poulet, et après avoir chaleureusement remercie le cuisto d’avoir mis la sauce épicée « à part » (de chien si elle m’a fait pleurer ! sans nul doute la plus violente que j’ai eue jusqu’ici au Sri-Lanka), trajet retour sur Mirissa durant lequel s’immisça en moi des cauchemars d’harissa. Et-c’est-comment-que-Riton-il-est-rentré-au-camp-de-base ? Ba oui : en bus de nuit, pardi.
Bon, je ne vais vous pas la refaire, vous savez que c’est le sport national, la conduite de nuit ….. mais pour prendre une image, je dirais : prenez le quartier de haute sécurité de Fleury-Merogis, mettez-les sous cocaïne et vous obtenez votre brigade de chauffeurs.
Arrivée à notre guest house, ou Pavel et ses amis russes nous convient à une « arak party » (comme tous les soirs pour eux d’ailleurs). Mais il me semble que les rougeurs qu’ils ont sur le visage ne sont pas dues exclusivement au soleil brulant qui sévit si près de l’équateur ….. demain peut-être.