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  • : The World of Riton
  • : Le voyage d'un raton-laveur sur les routes du monde .....
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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 08:25

 

 

On continue, toujours plus au sud du Texas et nous arrivons dans la jolie petite ville de San Antonio.

 

Ce n’est pas que la voiture me fais ch***, mais j’ai envie de me promener à pieds dans downtown => je prends donc un hôtel au centre ville … Forcement, un peu plus cher qu’au bord de l’autoroute.

 

La ville est mi-anglophone mi-hispanophone : les mexicains appellent ca « la reconquista » … Apres avoir perdu le Texas il y a env. 200 ans, ils sont tellement nombreux aujourd’hui qu’ils imposent l’espagnol comme seconde langue officielle.

 

Riton : « J’en connais à Madrid qui rêveraient de la même chose avec la Catalogne ou avec le Pays Basque … Moi j’dis ca, j’dis rien … »

 

Ce qu’il y a de bien pour les touristes à San Antonio, c’est que 2 des plus beaux spots du Texas sont à 200 mètres l’un de l’autre : et il faut dire qu’aux States, c’est un luxe inestimable tellement les distances sont énormes !

 

Fort Alamo a été déplacé pierre par pierre jusqu'au centre ville

 

3.SanAntonio 06

 

3.SanAntonio 04

 

 

Où comment moins de 200 états-uniens ont résisté pendant presque 2 semaines contre 5'000 mexicains. David Crockett étant le plus célèbre de ces guerriers.

 

C’est vrai que mes souvenirs d’enfance alliaient David Crockett à Fort Alamo … mais de là à me rappeler que c’était aux environs de San Antonio, j’aurais séché sans autres …       

 

Une superbe église surplombe le fort …

 

3.SanAntonio 05

 

 

… mais il s’agit en fait d’un hôtel

 

 

3.SanAntonio 03

 

 

 

La Riverwalk est l’autre must de la ville. Littéralement 2 étages sous le niveau de la rue, ce dédalle aménagé aux abords de la rivière est un véritable havre de paie

 

3.SanAntonio 01

 

3.SanAntonio 02

 

3.SanAntonio 07

 

3.SanAntonio 12

 

3.SanAntonio 13

 

3.SanAntonio 16

 

 

Riton : « Ouais … ce n’est quand même pas vachement authentique, comme promenade : y’a plein de restaurants, bars et boutiques de souvenirs »

 

« Je te rappelle, mon grand, que les Etats-Unis ont en moyenne environs 250-300 ans d’histoire : tu ne peux pas leur demander d’avoir des temples anciens comme à Siem Riep ou des rizières en terrasses comme aux Philippines => ce qu’ils ont fait ici est tout simplement très bien travaillé, même si après 2 mois tu n’aurais plus envie comme moi de te promener par ici … Mais c’est comme ca et il faut le voir de cette façon : nous vivons l’instant présent et il y a toujours quelque chose à retirer de nos expériences. »    

 

Quelques « promènes couillons » que Guillaume ne renierait pas

 

3.SanAntonio 10

 

3.SanAntonio 17

 

 

Pour nous rappeler qu’aux States, ca bosse !  

 

Quand je demandais à Christiane quels sont plus ou moins les heures d’ouverture des magasins elle me disait : « Oh : de 7 heures du matin jusque vers 11 heures du soir, 7 jours sur 7 … Mais des fois, ils ferment l’après-midi de noël. »

 

Oui, ici ca bosse ! Les USA ne sont pas la 1ere puissance mondiale depuis 100 ans en se demandant si 35 heures c’est mieux que 38 ou en taxant à 75% les tranches des plus hauts revenus.

 

 

 

Avant de continuer notre route, nous nous arrêtons ce samedi matin à la Mission San José, la plus grande ou tout du moins la plus prestigieuse halte sur la route du sud. Ces missions, à environs une journée de marche l’une de l’autre, accueillaient les voyageurs sur la route du sud

 

3.SanAntonio 19

 

3.SanAntonio 20

 

3.SanAntonio 21

 

3.SanAntonio 18

 

 

et hébergeaient aussi le chaland local (la plupart du temps des indiens indigènes)

 

Avec comme cœur, l’église …

 

 

3.SanAntonio 28

 

3.SanAntonio 29

 

 

 

… des fondations pour protéger des agressions extérieures  

 

3.SanAntonio 27

 

 

 

… et un moulin à blé pour remplir les ventres en pain frais

 

3.SanAntonio 22

 

3.SanAntonio 24

 

3.SanAntonio 26

 

 

Riton : « Ah il est content … Ni vu ni connu, il a parlé de l’irrigation, de l’Eau et de la Vie. Va bientôt nous faire une pub pour Perrier si ca continue … Toi, t'as pas assez joué au castor dans les rivieres quand t'étais jeune ... »

 

 


En tous cas une chose est sûre, ce ne sont ni les indiens ni les blacks qui ont gagné ici : pas vu un seul tepee ni un seul T.P. dans les rues.

 

Riton : «  10 contre 1 qu’Elisabeth n’a pas compris cette vanne … J »

 

 

 

 

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 06:23

 

Mon bouquin stipulait : « les USA … l’endroit rêvé pour faire un Road trip ». Y sont gentils mais je préciserais : « l’endroit où il faut faire un road trip ». Sans voiture ici, t’es mort !

 

Heureusement que j’ai une gentille tata, elle me prête sa voiture pour quelques jours : BMW série 3 ! Moi qui hésitais il y a presque 2 ans entre une béhème et un grand voyage, je suis comblé J. Riton : « Oui … et une 325i, c’est Christophe qui  va en baver d’envie … »

 

Départ donc pour le sud du Texas, direction Austin, la capitale de l’état à l’étoile solitaire. Bon, faut pas se planter avec les échangeurs autoroutiers : une seule erreur à la sortie de Dallas pour ce premier jour => je suis content.

 

Sur le trajet, je vois pour la 4ieme fois un drapeau chilien, après 2-3 maisons à Dallas qui l’arboraient fièrement aux cotés de la bannière étoilée. « Ba dis-donc mon Riton, je ne savais pas que Santiago nous avait suivit jusqu’ici ». C’est en voyant un immense « drapeau chilien » un peu plus loin sur l’autoroute que je comprends en fait qu’il s’agit du drapeau texan … A ma décharge, c’est vrai qu’ils sont quand même proches.

 

La route n’est pas spécialement emballante ni spectaculaire … Disons, pour faire simple, qu’on a l’impression de faire 200km dans la zone commerciale d’Anthy : magasins, stations services, hôtels, restaurants, concessionnaires auto … mais aussi, banques, assurances, agences de voyage, … Il y a quelques mois, je rigolais en comparant les asiatiques qui faisaient tout sur leurs motos aux Uns qui faisaient tout sur leurs chevaux … mais on peut rajouter : « les ricains, y font tout au bord de l’autoroute ! »

 

La conduite est un vrai bonheur sur le Nouveau Continent : pas de mec énervé, pas de klaxon intempestif, pas de queue de poisson inopinée. A croire que d’une, ils savent que les distances sont énormes ici (sous-entendu, ils savent qu’ils vont passer bcp de temps derrière le volant : pas besoin de se stresser) et deux, ca arrive tout le temps à tout le monde de se retrouver dans des endroits qu’ils ne connaissent pas (les ricains ont la bougeotte et lâcher un « espèce de sal touriste … tiens ta droite ! » ne leur viendrait pas à l’esprit).

 

Arrivée à Austin, donc. D’habitude en ville, on croise des panneaux du style : « Merci de laisser nos rues propres ». Ici, c’est l’inverse … ou presque. Des t-shirts ou autres panneaux publicitaires affichent : « Keep Austin dirty » (!). Malgré son caractère officiel de capitale du Texas, Austin se veut LA ville dite « gauchiste » de l’état … en constante contradiction avec le courant Républicain qui prédomine dans le sud des USA.

 

Et c’est vrai que la 6ieme rue est pleine de bars louches, où les barmen sont tatoués de la tete aux pieds et où leurs barbes feraient passer ZZ Top pour des premiers communiants pré-pubères. La ville revendique pompeusement le titre de « capitale mondiale de la musique live » : faut dire qu’avec environs 200 spots le week-end, ca a l’air crédible cette affaire …

 

Comme à Dallas, les écureuils sont rois ici

 

2.Austin 01

 

2.Austin 03

 

 

 

Un petit tour pour aller voir « le plus grand congrès des 50 états » … au bout de Congres Avenue (ba oui, y’a pas de boulevard Mirabeau ou autre avenue du Général de Gaulle ici) ... 

 

 

2.Austin 11

 

2.Austin 06

 

2.Austin 09

 

 

… lui aussi, avec le « drapeau chilien »

 

2.Austin 10

 

 

 

Mon hôtel est à l’autre bout de Congres Avenue et heureusement, il s’agit aussi d’un quartier vivant : les gens sortent dans la rue pour aller dans des restaurants ouverts sur la rue ou des guitounes à hot-dog elles-mêmes sur la rue qui jouxtent quelques concerts publics dans la (presque) rue … J.

 

Je crois que j’ai passé trop de temps dans des pays où les gens vivent dans la rue et me retrouver ici tout d’un coup … j’ai encore un peu de mal à m’y faire.

 

Je ne vois malheureusement pas le 3ieme « plus » de la ville (après la taille du Congrès et le nombre de concerts) : l’envol de la plus grande colonie urbaine de chauve-souris du continent nord américain. Selon les saisons, jusqu'à 750'000 fans de Batman prennent leurs quartiers nocturnes dans la campagne avoisinante (phénomène visible depuis satellite tout de même !). La journée, ces grosses féniasses se nichent sous le principal pont de la ville … juste entre le congrès et mon quartier L

 

 

Le discours d’Obama, en clôture de la convention démocrate, tourne en boucle sur les écrans lorsque mes paupières m’abandonnent. Mon hôtel étant plein demain (pour le w-e), ils me « mettent dehors » gentiment … En route pour de nouveaux horizons, donc …

 

Riton : « Comme un vrai américain, Olive : toujours sur les routes »

 

 


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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 06:55

 

Première pour moi sur American Airline et nous arrivons en ce lundi matin très tôt - avant même que les douanes ne soient ouvertes - sur « le Nouveau Continent » : aéroport international de Dallas-Fort Worth, Texas, USA … !

 

Les douanes, justement, ne semblent pas trop réveillées et ne m’embêtent guère : l’officier passe juste mes chaussures de marche à la brosse puis dans un bain pour éliminer définitivement d’éventuels résidus indésirables. Riton : « Si on nous avait dit qu’on nous cirerait les pompes en arrivant au States … »

 

La tata Christiane est à l’heure … et après avoir squatté honteusement mon appartement à Douvaine pendant tout le mois d’aout, c’est à mon tour de venir squatter chez elle et Don, son mari J.

 

Histoire de me plonger tout de suite dans le gigantisme du pays, on se perd un bon ¼ d’heure à la sortie de l’aéroport dans les méandres des autoroutes et échangeurs monstres ! En effet, en plus d’être un très gros hub (Dallas-Fort Worth est le siège d’American Airline et voit régulièrement passer de nombreux militaires de retour de mission à l’étranger), ils n’ont rien trouvé de mieux que de construire de nouvelles routes dans tous les sens !

 

Riton : « Oui … et les routes, pas du genre le chemin des Pipautes, hein : des 2 fois 5 voies en veux-tu en voila, des ponts qui passent eux-mêmes sous d’autres rampes encore plus hautes, … ». Les chantiers n’étant pas finis, cela ajoute encore plus de confusion (signalisation lacunaire).

 

Nous arrivons quand même à bon port : une jolie « petite » maison, sur Stanford avenue  

 

1.Dallas 05

 

1.Dallas 04

 

1.Dallas 08

 

1.Dallas 07

 

 

« Petite » car ici, tout juste 300 mètres carrés habitables pour 2 est considéré comme « un peu limite ». J

 

 

Je trouve enfin une nouvelle carte SIM, un pressing pour ma veste qui en a vraiment besoin (même si moi, je n’en ai pas du tout besoin : 39 degrés, que les caillantes des derniers mois sont déjà loin !) et j’entreprends l’aventure des traveler’s check dans la première banque que je trouve …

 

 - Vous changez les traveler’s, Madame ?

 - Non Monsieur … mais vous trouverez un bureau qui vous les prendra à cette adresse.

 - Et c’est loin ?

 - Non … 10 minutes environs et c’est facile à trouver : tapez l’adresse sur votre GPS, vous verrez que c’est simple.

 

Ah ok … Non seulement je n’ai pas de GPS mais en plus, je n’ai pas de voiture ! Christiane rigolait quand je lui disais que j’allais prendre les bus, métro et taxis pour me promener dans Dallas … Tu parles ! Ici, c’est la bagnole et pis c’est tout … !

 

Bref, je commence à marcher, sous 39 degrés à 11 heures, et bien évidemment, je ne trouve jamais l’adresse. (Apres vérification ultérieure avec ma tante, il s’avérait que cette adresse est super loin … en fait, super loin si tu le fais à pieds).

 

Un petit truc m’avait déjà mis la puce à l’oreille : même les distributeurs de billets aux alentours des banques sont en « drive-in » … pas besoin de descendre de la voiture !

 

 

La « ville » ne semble d’ailleurs pas en être une : seulement quelques hauts buildings dans le Dallas Downtown, histoire d’héberger Big Business, et tout de suite après une gigantesque succession de zones résidentielles, largement arborées, qui s’étendent à perte de (non)vue … Même depuis les hauteurs du bureau de Don, au centre de recherche médicale, on ne devine pas les contours de Dallas car elle apparait comme noyée sous une dense foret.

 

La maison individuelle étant reine ici (les quelques immeubles ont 2-3 étages, pas plus), cela ne favorise pas l’émergence du béton au grand jour ... malgré sa formidable force de vie qui le pousse à vouloir percer au dessus de la végétation.     

 

Riton : « Ah tu m’étonnes …. Quand tu es à Bangkok, Saigon ou Manille, tu le sais, que tu es en ville »

 

 

Je profite donc de la famille (après 10 mois, ca fait du bien de se sentir un peu « chez soi »), de la convention démocrate qui bat son plein et de la cuisine « maison » … Quand tout à coup, un doute m’assailli : et si Lee Harvey Oswald n’avait pas été seul ?

 

Direction donc le Sixth Floor Museum, dans cet ancien dépôt de livres scolaires d’où ce flibustier de Lee Harvey avait tiré sur Kennedy en novembre 63.  

 

« Alors Riton, une conclusion ? »

 

Riton : « Je veux mon n’veu. Moi je dis : y’a plus d’saison ma p’tite dame … »

 

Effectivement, c’est le genre de discussion de comptoir qui pourrait encore durer des années et des années …

 

 

 

Mais nous ne sommes pas au Texas uniquement pour élucider ce mystère : d’autres destinations nous attendent …

 

 

 

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 21:55

 

Retour sur Santiago ce vendredi après-midi … Apres une overdose de bonnes choses à Santa Cruz, overdose de foot européen et sud-américain : car je ne risque plus trop d’en trouver ces prochaines semaines … L

 

 

Cette première expérience sud-américaine restera jalonnée de délicieux moments : Ile de Pâques, Valparaiso, Uyuni, Machu Picchu, Nasca, Santa Cruze, … autant de destinations qui se démarquent des autres … (Mais toutes valent le coup, bien sûr).

 

La Bolivie fut traversée trop rapidement pour que je puisse m’en faire une réelle opinion … Le sud du Chili mériterait vraiment d’être visité en été : la Patagonie, ce sera pour mon prochain « petit » détour … Quant au Pérou, je comprends aujourd’hui pourquoi autant de personnes sont tombées amoureuses de ses paysages, de cette diversité (montagnes, littoral et Amazonie), de son histoire …

 

Pas spécialement très fan des classements en tout genre, disons toute fois que je placerais le Pérou dans la catégorie des « Sumatra-Viet Nam-Philippines » : à revoir, volontiers !  

 

 

J’ai volontairement laissé de coté l’Argentine (et encore plus le Brésil) : ca ne sert à rien de courir et de vouloir « empiler » les destinations (et comme je le fais déjà pas mal, courir …). Disons que cette première expérience m’a confiné à l’Ouest de la Cordillère des Andes (la carte de Riton - pour ceux qui n’aurait pas encore compris, cliquez sur l’image en haut à droit de ce blog - en est l’ultime représentation).

 

Santiago fut gentille avec moi ce week-end : avec ses 27 degrés en journée, elle m’a préparé doucement à la fournaise qui m’attend.

 

Bye-bye América latina … cette Petite Europe des antipodes, à l’allure bien plus décontractée que sa grande sœur. 

 

 

 


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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 23:09

 

« Pepe », le proprio-gérant de mon hôtel et aussi tour operateur, est super serviable et me donne toutes les infos dont j’ai besoin (même si avec Riton, on arrive quand même bien à se débrouiller tout seuls … depuis le temps J) => j’ai vraiment envie de lui faire plaisir et de prendre un tour organisé avec lui … même si ce n’est pas trop ma tasse de thé !

 

Mais bon, je suis seul et Juan, un de ses copains, se joint à nous pour nous accompagner lors des 3 escales prévues de la journée. Juan ne parle pas trop anglais … mais je confirme ce que j’ai déjà expérimenté depuis presque 10 semaines en AmSud : l’espagnol, c’est facile … J

 

Les sites ne sont pas trop éloignés les uns des autres mais visiblement, Juan n’a pas trop envie de les faire à pieds : Pepe nous file gratos des VTT pour la journée … cooool !

 

Première halte (après la fin de l’entrainement de l’équipe 1 de Santa Cruze – D3), une micro-brasserie de bières locales … dont j’avais eu le bonheur de tester les produits la veille. Et en fait, heureusement que Juan est là car il n’y a aucun panneau dans la rue (ni de numéro) pour indiquer l’endroit : c’est dans une propriété privée.  

 

La soixantaine passionnée, le gérant est fier de nous présenter la seule étiquette du Chili qui se lit aussi bien à l’endroit qu’à l’envers …

 

7.SantaCruze photosJuan 21

 

 

Même s’il revendique le coté artisanal de sa production, le gérant tient à me montrer que son process de fabrication est contrôlé afin de garantir toujours la même qualité : tout est répertorié sur ses fiches techniques

 

7.SantaCruze photosJuan 07

 

 

 

Comme lors de ma visite d’hier, on insiste sur un point ici : qualité avant quantité … si un jour le marché se développe vraiment, ce sera d’abord grâce aux caractéristiques de ses bières et non pas au prix.

 

On en arrive quand même au meilleur moment : la dégustation !

 

7.SantaCruze photosJuan 12

 

Riton : « Non-non Olive : ton verre n’est pas percé … »

 

 

Pas peu fier, le gérant (sorry, j’ai mangé son prénom) me montre sa pause devant sa première bière … seulement 2 ans auparavant !

 

Bon, ca me titille un peu : « Et tu en vis ? Et comment t’est venu cette idée tardive, de brasser ta propre bière ? »

 

« Oui aujourd’hui, c’est mon activité principale et j’ai une employée à plein temps. Quant à l’idée, c’est simplement due à la fierté naturelle des Chiliens : un jour un copain me dit « viens goutter la bière que je viens de brasser » … tellement dégueulasse que je lui aie dit que j’allai lui montrer ce que c’est, une vraie bière … 6 mois après, je posais sur ce cliché »

 

7.SantaCruze photosJuan 16

 

 

 

 

 

 

Seconde halte, La vina Laura Hartwig … moins pro que celle de la veille (je n’aime pas quand on n’arrive pas à répondre à des questions simples et légitimes …) mais super bien placée, à quelques encablures du centre ville

 

 

7.SantaCruze photosJuan 22

 

7.SantaCruz VinaLaura 02

 

 

Le Carménère est aussi roi ici … ce cépage oublié de l’Europe. Importé de France juste avant l’épidémie de phylloxera qui ravagea les vignes à la fin du 19ieme siècle, ce cépage n’a pas été replanté en France. Le Chili génère environ 90-95% de la production mondiale de ce vin car ce fut longtemps le seul bastion de cette variété : en effet, du fait de sa proximité avec le Merlot, ce n’est qu’en 1994 qu’un chercheur s’est rendu compte que ce que tout le monde prenait pour du « Merlot bizarre » était en fait ce fameux « disparu », le Carménère.

 

Riton : « Y sont gentils, ces chercheurs … mais comment un mec a-t-il pu avoir l’idée de se poser une telle question ? »

 

C’est justement parce que ce Merlot était « bizarre » (il se récoltait 2-3 semaines plus tard que l’original) que ce chercheur s’est penché sur la question … V’la tout … D’autres questions, cher ami ?

 

 

 

 

On continue « aaaaaaaaa bicyclett-euuuuuu » jusqu’au summum de la journée : une couveuse de spiritueux. Je dis volontairement « couveuse » et non pas la distillerie …

 

Car ici le boss, c’est Christian : soixante-huitard sur le retour, mi-druide mi-chaman, … c’est encore plus artisanal que la brasserie de ce matin ! Tout est question de temps ici … Le temps s’écoule et on le respecte … L’infusion de plantes et de fleurs fait son œuvre sur l’alcool distillé à partir de grappe de Carménère.

 

Christian m’offre un verre d’eau avant la visite … je n’ai pas spécialement soif mais je comprends que cette eau est particulière : issue d’une source locale, elle lui sert de mixte pour ses breuvages.

 

« Ici, je mélange les plantes et les fruits, l’esprit de la terre (l’eau) et l’esprit de la vigne (le produit de la distillation). Tout est une question de timing : savoir « quand » c’est le bon moment pour le mixte … ».

 

Et c’est vrai que cette maison est vrai havre de paix … Jardin dans la cour intérieure, musique douce pour accompagner les plantes qui poussent ici et là … Succession de chambres ombragées où de jolis flacons gardent jalousement ses préparations qui, pour certaines, atteignent plus de 25 ans ! Etales de fleurs et plantes séchées, jarres à fruits, … Tout est calme ici : même son fils de 8-10 ans ne semble pas perturbé/excité par ma visite (car oui : c’est encore plus improbable de trouver « seul » cette demeure que la brasserie de ce matin … elle ne semble absolument pas vouloir voir des cars de touristes s’arrêter devant sa porte)

 

Le premier verre que je teste est de la gniole quasi-pure : 97% … !!! Riton : « Heuuu … y’avait pas plus soft pour débuter ? ». Non justement, c’est pour préparer le palais : une fois le choc passé, les papilles sont prêtes …  Et c’est vrai que la suite est tout simplement … I-NI-MA-GI-NA-BLE !!!

 

Au crépuscule de leur maturation, ces breuvages titrent en moyenne entre 25 et 35 degrés et sont donc plus facilement abordables … Moi qui croyais avoir déjà bu du bon limoncello : quelle gifle ! Le cinnamome du Sri-Lanka (seul produit importé hors de la région, avec le café) dance avec les fleurs de Marie-Rose afin de sublimer le citron …   

 

Dans une des pièces, une table de dégustation est spécialement dressée : marmelade d’orange et pain « maisons », olives séchées à la cendre, mélange cacahuètes/thym … C’est tellement fin, subtil et simple à la fois … que c’est à en tomber par terre !

 

Il y tellement d’amour de la Vie ici (la Vie au sens large, avec un grand « V ») que nous ne voyons pas le temps passer (ca fait maintenant presque 4 heures que nous dansons dans ce jardin) …

 

Nos productions occidentales, en matière d’eaux de vie, forcent souvent soit sur le coté fort (l’alcool) soit le coté sucré alors qu’ici, les plantes et les fruits reprennent leurs droits … tout en laissant leur place à ces éléments : encore une fois, ici tout est une question d’équilibre.

 

Tous les secrets de Christian proviennent de recettes médicinales ancestrales … chacune a sa spécificité thérapeutique qu’il ne peut, bien évidemment, pas officiellement mettre en avant face aux dictats de la médecine moderne. Disons que ses breuvages sont plutôt à ranger du coté de la médecine préventive … comme le font les chinois, par exemple.

 

J’en arrive à la question piège : « En ta qualité de chaman/druide, comment tu sais que c’est le bon moment ? Le bon timing pour mélanger tes produits ? ». L’air perturbé par ma question, il se pose à notre table … pendant un temps interminable (croyez-moi … quand vous avez quelqu’un en face de vous qui prend, montre en main quasiment 1 minute 30-2 minutes avant de répondre, vous sentez bien que votre interlocuteur cherche vraiment ses mots). Son anglais n’est pas génial, toutefois suffisamment bon pour expliquer sa démarche, mais visiblement c’est une des premières fois qu’il va devoir répondre à une telle question.

 

Je ne suis pas pressé pour 2 raisons : d’une, le temps s’estompe dans cette demeure et de deux, je connais déjà sa réponse.

 

Sa réponse donc, en substance : « Quand tu te connais, au plus profond de toi … tu es aussi capable de savoir « quand » les éléments qui t’entourent sont à leur apogée. Un exemple : pour bcp de monde, le printemps débute autour du 23 mars … Pour moi non : le printemps commence quand je sens l’esprit de vie renaitre dans les plantes qui m’entourent … » … Résultat de longues et nombreuses méditations … qui le rapproche tous les jours un peu plus de ce qui fait la Vie.

 

Ce nectar est tout simplement divin … mais seule ma tante aux States pourra le gouter (enfin, s’il passe les douanes J) car je ne peux en ramener des tonnes en Europe … Et de toutes manières, ce n’est absolument pas le but !

 

Riton : « Ouais ... c’est comme la Petite Arvine et la viande des Grisons : y’a que dans le Valais qu’elle est au top. Les consommer ailleurs, c’est bien … mais ca n’a pas le même gout ! »

 

Oui … Il y a parfois des choses qui ne peuvent s’apprécier que dans leur globalité : personnes, produits et lieu. Cette synthèse de produits de la vallée de Colchagua, son climat et l’amour de la Vie de ce personnage font que Santa Cruz est probablement le seul endroit où apprécier au mieux la subtilité de cette production.    

 

Toutes les bonnes choses ont une fin et il est temps pour moi de remercier Christian de m’avoir ouvert sa maison et de m’avoir offert ce moment où le temps se ralenti … où tout s’infuse : alcool, eaux, herbes et fruits, pendant des mois et des mois.

 

Une dernière question pour la route : « Comment as-tu choisi cette maison pour t’installer ? »

 

« Ce n’est pas moi qui l’aie choisit : c’est elle qui m’a choisi » … Tout est dit.

 

 

 

En ce jeudi, je n’ai pas trop envie de courir à droite à gauche : je reprends le livre que j’avais acheté au Sri-Lanka et qui était enfoui au fonds de mon sac (pfuuuu … ca date tout ca !). Ralentir le rythme de ce qui nous entoure, ralentir son propre rythme … histoire de laisser infuser mes expériences, encore et encore … comme les plantes diffusent leurs essences dans l’eau de vie de Christian …

 

Riton : « Oula … je vais le laisser tranquille, là, le Olive. Pis comme le casino et les bars à filles sont fermés ce soir : je vais aller me coucher tôt, moi »

 

« Toi, t’es comme le petit ange et le démon qui virevoltent au dessus de la tête de Tom quand il s’apprête à manger Jerry … Sauf que tes habits blancs sont au pressing depuis bien trop longtemps … » 

 

J

 

 

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