On continue aujourd’hui notre petit parcours de l’ile. On prend la transversale Bourail-Houailou pour rejoindre la cote Est … la plus sauvage et la plus authentique (cf la carte de Riton).
Le centre de la Nouvelle Calédonie est singulière par l’enchainement des arbres qui s’accrochent aux versant des massifs : sans être un spécialiste, je découvre quand même conifères, sapins et palmiers qui se juxtaposent … comme si la nature nous ouvrait les portes de son petit musée personnel.
Riton : « Bon Olive : y’a que des sapins sur cette photo … ! »
Pause lunch à Poindimié qui devait être notre halte pour ce soir mais tout est complet si bien que je ne trouve pas de toit à mettre sur la caboche de Riton … Pas grave, nous continuons au nord, direction Hienghène.
On m’avait prévenu, la côte Nord-Est est très étroite (océan, la plage, la route et on attaque presque tout de suite la montée sur les cimes) sans toutefois être « étroite d’esprit » : à chaque fois que l’on croise une voiture ou une personne au bord de la route, tout le monde se salue d’un petit signe … même avec les inconnus. J’ai l’impression de retrouver l’ambiance chaleureuse et accueillante de Sumatra …
Riton : « ah pour être étroit, c’est bien étroit : on se croirait direction Saint-Gingoph ! »
Qui dit cote Est, dit coucher du soleil plus rapide … on arrive de nuit sur Hienghène ! C’est sympath mais en voiture, sans éclairage public et quasi pas de panneaux de signalisation … trouver un toit devient vite long. Et en plus, le principal gite est complet L.
Apres avoir demandé 2 fois mon chemin, je trouve enfin à la sortie du village un hôtel et j’espère bien qu’il aura encore une chambre : « mieux que ca, Monsieur, nous avons un bungalow pour vous »
!?!!
Ba oui : j’arrive dans un club de vacances sur le bord de la plage qui arbore fièrement ses bungalow autour de la piscine ou juste en face de l’océan … De toutes manières, je n’ai plus le choix : on va donc jouer au touriste de masse.
Vue depuis mon home sweet home
Bien évidemment, la salle du restaurant est pleine de … français (buffet à volonté). Bien évidemment, en contrepartie de l’autorisation de s’implanter ici, l’hôtel réserve de petits emplois à des « locaux » (femmes de buffet, serveuses-débarrasseuses, jardiniers, femmes de chambres, …) : je retrouve là de nauséabondes habitudes pseudo-coloniales qui voient certains clients afficher une attitude irrévérencieuse. J’ai moi-même du mal à avoir une conversation normale avec ces dames, tellement elles ne sont plus habituées à ca L
Riton : « Ce n’est pas pour rien que les français ont été élus les pires touristes au monde … Esclaves dociles tout au long de l’année, piètres maitres dès qu’ils sont en vacances ». « Je te signale que les russes et israéliens réduisent fortement l’écart et se rapprochent de la tête du classement à vitesse grand V … »
Je capte involontairement une délicieuse mise au point de la DRH au chef de cuisine (tous les 2 des métros quinqua) qui dinent à la table d’à coté : « Maurice, tu ne peux pas continuer à aller 5 fois par jour, pendant ton service, dans ta case pour picoler des bières en douce: tout le monde le sait et ca jazze dans ton dos ! Comme tu commences tôt le matin, balance au moins tes canettes vides toi-même, histoire que ce ne soient pas les femmes de chambres qui s’en chargent. Et puis Marina, hein … !?! C’est ton meilleur élément et personne ne sait quand est-ce qu’elle est partie en vacances, ni quand elle reviendra … ! Ca ne peut pas continuer comme ca, Maurice ! »
Riton : « Maurice, tu commences à pousser le bouchon un peu trop … ». Je réussi à mettre la main devant la bouche de Riton avant que cette phrase ne sorte inopinément.
Bref … rien de nouveau sous le soleil de l’hôtellerie J
Je découvre le lendemain les contours de la baie de Hienghène que j’avais arpentés en long et en large la veille, de nuit.
Avec la fameuse « poule pondeuse »
Juste en face c’est le pacifique : la végétation est donc forcement luxuriante
Demain, on reviendra un peu sur nos pates avant de repasser sur la côte Ouest.